"Le cabinet des illusions : Enquête à Vienne - 1902" de Jean-Luc Bizien

 

Éditions Maison Pop

Septembre 2025

432 pages

19.95 €

Résumé :

Pour devenir le plus grand magicien du monde, il a dû disparaître : aujourd’hui, William Ellsworth Robinson est Chung Ling Soo, « le merveilleux magicien chinois ».
Sur scène, il fascine. En coulisses, il ment.
Car pour incarner son personnage, il a tout sacrifié : ses origines, son nom, sa vie…
Hélas, quand une riche famille viennoise l’engage pour une représentation privée et que le spectacle vire au drame, tous les regards se tournent vers lui et l'accusent.
Pris au piège, l’illusionniste va devoir briser le sort qu’il a lui-même lancé : lever le masque, affronter ses démons et élucider un crime dont il est le premier suspect.

Mon avis :

Je remercie la maison d'édition et l'auteur pour ce partenariat.

Après avoir adoré la saga de l'Aliéniste j'étais curieuse de découvrir ce personnage que l'on rencontre dans un des tomes et qui était déjà très mystérieux. Et je n'ai absolument pas été déçue car l'auteur a réussi avec brio à m'embarquer dans son univers.

Une sublime couverture à la hauteur du récit qui se trouve à l'intérieur. Nous découvrons l'intrigant personnage de Chung Ling Soo le célèbre magicien chinois, pas si Chinois que ça, qui cache bien des secrets. Entouré de ces acolytes, il débarque à Vienne pour une série de spectacles. Après une représentation privée, il est emporté dans une affaire sordide. 

J'ai aimé plonger dans le quotidien de cette troupe, et plus particulièrement de ce personnage aux multiples facettes, un homme ambivalent, difficilement cernable, même pour ceux qui partagent sa vie et la scène. Un personnage construit d'une main de maître par l'auteur, à la psychologie complexe. Tantôt attachant, tantôt hautain et antipathique, on ne sait pas sur quel pied danser avec lui. Il est à l'image de bons nombres de génies dans leur art, avec cette petite arrogance qui les caractérise. Malgré tout, il a un côté attachant quand il se montre plus vulnérable. 

Mais au delà de ce personnage central, c'est toute la troupe dont il faut souligner l'importance, car chacun est influent à sa manière.

L'auteur prend ici son temps de planter le décor, ses personnages. Grâce à bons nombres de détails et une écriture diaboliquement cinématographique, il nous plonge dans ce Vienne du début du 20e siècle, nous immerge avec facilité dans ces rues sombres, comme dans la magnificence de ses palais. L'enquête arrive plus tardivement dans le récit, une fois que tout est bien en place. Et à partir de là, il est bien difficile de lâcher le roman jusqu'au dernier mot. Une enquête parfaitement ficelée, avec des rebondissements, que j'ai trouvée très intéressante. On sent tout le travail de recherche effectué par l'auteur, toute la méticulosité dont il fait preuve car rien n'est laissé au hasard. Et je retrouverai avec plaisir ces personnages pour une prochaine affaire !